1.23.2009

Pascal arrive















Pascal Gomis arrive à Dakar ; je dois le retrouver là-bas. Oh ! pardon ! je ne vous l’ai pas présenté. Nous avons le même nom, mais nous n’avons pas de lien de sang, nous sommes tous les deux d’origine manjak. Les manjako viennent de Guinée-Bissau, non loin de Ziguinchor qui était encore guinéenne jusqu’à la fin du 19e siècle, avant de devenir française, et maintenant sénégalaise. Cacheu, la petite ville de mes ancêtres paternels est à seulement 35 Km de Zig à vol d’oiseau. 
Je connais Pascal depuis… Je ne peux pas dire quand, pas mal de temps en tout cas. Nos parents ont été très proches à une période. Quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois, mes cheveux étaient noirs en majorité et lui était un danseur svelte et athlétique, un des pionniers du mouvement hip hop naissant, il franchissait de nouvelles frontières sur des pistes de danse goudronnées. Il était bon ; il a dansé avec Tribal Jam, un groupe connu à l’époque, produit par une major. Il a grandi dans les ghettos de la banlieue est parisienne, avec pour seule perspective d’élévation sociale, l’expression urbaine alternative. Alors au début des années 80, avec des copains, ils fondent VNR les Voix de la Nouvelle Rue pour la promotion de l’art de la rue, qui est devenue aujourd’hui la première association pour la danse hip hop en France. Il arrêta la danse pour s’occuper de la gestion, il devint massif et désabusé. 
Mais Pascal est un rebelle ; il ne peut pas supporter de voir ses idéaux récupérés et détournés par le système. Alors un jour, il laissa tout tomber et prit un job de chauffeur en attendant le bon moment pour partir faire du business en Afrique. 

C’est là que nous avons commencé à parler du projet de l’orchestre de la paix. Il l’a littéralement adopté, et lui a insufflé de la crédibilité avec sa vision pragmatique. C’est lui qui a la charge de faire venir le matériel de Paris à Ziguinchor. Il partage la plupart de son temps entre Paris et Dakar entre autres, à la recherche de bons plans. Il a appelé le week-end dernier, il part ce vendredi pour passer 7 jours à Dakar. J’ai acheté mon billet de bateau, je l’y rejoindrai lundi Inch Allah, je lui donnerai les documents douaniers et nous discuterons avec Pierre Djiba des modalités de l’arrivée du matos. Enfin !

Probablement l’étape la plus importante parce que c’est concret et vérifiable pour la population de Zig, mai aussi et surtout, parce qu’à partir de cet instant nous pourrons commencer notre travail de création.














Pascal Gomis

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire