12.09.2009

des pépites d'or

Nous sommes très content d’enregistrer, le plaisir est réel et nous sommes fier des premiers résultats, c’est comme si les génies de Casamance nous soufflent des airs à l’oreille, nous sommes bénis, inspirés. C’est tellement énorme que nous ne pouvons pas mixer ça comme il faut, trop gros pour nous ! Nous avons besoin de l’aide d’un ingénieur du son pour faire de cette jungle sonore des morceaux maîtrisés. Des musiciens sont venus écouter notre travail, la magie et le charme des mots et des notes a agi sur leur esprit, ils nous appellent les nouveaux sorciers.

Le responsable de la coopération Française à Ziguinchor est venu, a écouté les titres, et nous a dit qu’il demandera à sa hiérarchie de nous soutenir.

Nous savons que le chemin est long pour finir cet album, mais nous savons aussi que nous sommes sur la bonne piste, et nous sommes heureux de la suivre. Il semble que toutes nos vies nous conduit sur ce chemin. Nous avons tous beaucoup souffert pour en arriver là, et nous savourons cet instant exceptionnel, nous goûtons chaque seconde conscient de leur importance.

Bolo a commencé le mois dernier les cours de Français à l’Alliance Franco – Sénégalaise. Il a rencontré de nouvelles têtes, un Italien, un Anglais, quelques Guinéens. Il prend cette nouvelle étape de sa vie avec beaucoup de sérieux, et je suis très heureux pour lui et très fier de sa réaction.

Maintenant je loue toute la maison, Bolo dort maintenant dans les nouveaux appartements. J’espère que j’aurai bientôt l’argent pour monter un studio dans cette partie de la maison, che sera sera…

J’éprouve ma foi ; quelque chose doit arriver !

Nous avons mixé les morceaux comme nous avons pu, je me prépare à partir à Dakar, puis après quelques jours, je m’envolerai vers Paris, vers mes enfants, vers mon grand amour Chloé, pour un Noël vibrant et étincelant dans la ville lumière.

Ça fait presque 2 ans que je ne suis pas retourné dans la ville qui m’a vu naître, cette fois je reviens avec des pépites d’or pour ceux que j’aime.

some gold nuggets

We are very glad to record, the pleasure is real and we are proud of the first results, it is like the genies of Casamance are whispering tunes in our ears, we are blessed and inspired. It is so huge that we cannot mix them properly, too big for us! We need a helping sound engineer to make mastered tracks of this jungle of sound. Some musicians have come and listened to our work, they all have felt the spell of the notes and words acting on their mind, they call us the new sorcerers.

The man at the head of the French cooperation in Ziguinchor has come and has listened to the tracks and told us that he will ask his hierarchy to support us. We know it is a long way to finish an album, but

we know also that we are on the right track, and we are so happy to follow it! It seems that all our lives have conducted us to this path. We have all suffered to get there, and we all relish this special moment, we taste each second knowing its importance.

Bolo has started his French course last month at the Franco-Senegalese Alliance. He has met new people there, an Italian, an

Englishman, some Guinean people. He is taking this new stage very seriously, and I’m very happy for him and proud of his reaction.

Now I rent the whole house, Bolo is now sleeping in the other part of it. I hope that I will have soon the money to make a studio, in this part of the house, che sera sera…

I face my faith; something‘s got to happen!

We roughly mixed the tunes we made, I’m preparing

myself to go to Dakar, and then after a few days, I’ll fly to Paris to my children, to my beautiful love Chloe, for a sparkling and vibrant Christmas in the city of light.

It has been nearly 2 years that I haven’t been in my hometown, this time I’m coming back with gold nuggets for my beloved.

10.18.2009

Love revolution now! fr

notre chapelle

Tout a changé depuis le mois dernier ! J’ai atteint un palier spirituel plus élevé sans le rechercher. Je ne le recherchais pas car je ne le voyais pas de la sorte auparavant et ignorais donc sa vraie nature. Jusqu’au jour de mon départ pour l’Afrique, j’ai appris à connaître ce que je ne veux pas être, ce que je ne suis pas. Depuis que j’ai atterri ici, j’apprends à être ce que j’ai choisi d’être, à connaître qui je suis vraiment. Et puis la peur jour après jour a commencé à s’évanouir, la sérénité tient la place, et presque le bonheur, il semble maintenant que je me préparais à quelque chose de plus essentiel. Quand la peur s’en va, l’Amour s’en vient, j’ai appris à ne pas avoir peur de l’Amour, et Chloé est venue à moi. Notre rencontre précédée par 3 mois de belles lettres inspirées, fût un rituel néo-païen, une célébration enchantée. Pendant 7 jours et nuits, dans une chambre ardente, comme une chapelle suspendue au-dessus de la mer respirante, elle fut le soleil, je fus la lune, et les étoiles notre famille. Ensemble nous étions, nous sommes Dieu ! Elle est l’Eve de l’aube des temps, la prêtresse sacrée qui a le secret de l’ultime connaissance. J’ai pris sa main et je célèbre avec elle ma nouvelle naissance. Alter Ego, âme concordante et correspondante, tu fais s’envoler mon ego dans des zones éthérées où l’air est rare, et l’amour, inconditionnel, le transcende. Tout a changé ! Maintenant ! la révolution de l’Amour !

Patrice et Chloé

J’ai rencontré de nouveaux musiciens, Jean-Paul Tendeng, surnommé Longuenza est très grand, comme son nom l’indique. Il a une profonde voix de basse, et il chante depuis sa plus tendre enfance dans les belles chorales locales. C’est aussi un bon percussionniste, et il peut chanter en jouant. Il vit juste à côté, et il vient très souvent dans la petite maison rouge. J’ai acheté 3 tambours Diola bougarabou, et Richard Tendeng a fabriqué sur mesure une belle structure métallique pour les maintenir. Le soir donc nous chantons avec Joël et Longuen sur des rythmes Diolas, je ne comprends pas tout ce que je chante, et bien souvent je me contente de fredonner. C’est bien comme ça, j’ai le temps pour ça.

Longuenza

Puis Joël est parti quelques jours nous représenter à la fête du roi et il est revenu avec des images très fortes. Le roi sait tout, il nous demande de nous attacher à chanter un message positif.

J’ai rencontré Viviane Tendeng, elle n’étais pas pressée de venir ici, trop de tristes histoires avec de faux musiciens mais de vrais mauvais garçons. Elle est arrivée et j’ai compris, elle très jolie et très attractive, nous n’avons pas beaucoup parlé, j’aime sa voix forte et fragile, elle me touche le cœur ! Nous avons chanté ensemble avec joie, puis dîner, puis ri, elle fait maintenant partie de la famille. Nous avons commencé à enregistrer, et l’expérience elle-même est un moment savouré, chaleureux et nourrissant. Tout a changé, le philtre de l’amour nous permet de voir la vie dans sa réelle dimension, le faire plus important que le résultat, et la paix notre véritable demeure. « Cette maison est spéciale, tu vois, de bonnes personnes viennent tous les jours, c’est très bon signe » dit Joël.

Vivianne Tendeng


C’est vrai que nous ressentons la paix dans cette maison rouge même si ça devient un peu étroit. 2 hommes sont venus, pour s’enquérir de l’autre moitié de la maison toujours vacante. Avec des voisins aussi proches, ça ne sera pas la même histoire, nous le savons et nous n’aurons plus cette possibilité de nous agrandir. Donc après 2 ou 3 jours de fausses réflexions, j’ai décidé de prendre et louer cette autre moitié, j’ai appelé le propriétaire, nous allons l’investir le mois prochain.

Ce mois-ci, j’ai été heureux de travailler avec Maaike Cotterink, une vive et souriante jeune femme hollandaise du programme PECCS (voir l’article précédent). Elle m’aide beaucoup, et nous avons rédigé ensemble mon meilleur dossier jamais écrit, et j’étais fier de l’envoyer. Elle est le tuteur qu’il me fallait, pour m’aider à transmettre et à expliquer au mieux ce que j’ai l’intention de faire.

Ce qui était ennuyeux naguère devient une nouvelle expérience, une nouvelle opportunité. Des changements majeurs ont lieu maintenant. Nous sommes bénis ; c’est le bonheur.

« Bonheur seulement réel si partagé » Christopher McCandless





Love revolution now! en





our chapel

Everything has changed since last month! I reached a higher spiritual step without looking for it. I wasn’t looking for it because I didn’t really see it like this before, and thus I ignored its real nature. Until the day of my departure to Africa, I learned to know what I don’t want to be, who I am not. Since the day I landed here, I learn to be what I chose to be, and I learn to know who I actually am. And then, fear has begun to fade day-by-day, coolness instead, and almost happiness, it seems now I was preparing myself for something else, something essential. If fear goes, Love comes, and I learned to not fear Love, then Chloe came to me. Our meeting preceded by 3 months of beautiful inspired letters, was like a neopagan, enchanted ritual. During 7 days and nights, in a mystical and chapel like room hanging over the breathing sea, she was the sun, I was the moon, and the stars our family, together, we were, we are God! She is Eve from the dawn of time, the holy priestess who knows the secret of life. I took her hand and with her I celebrate my new birth. Alter Ego, corresponding soul, you make my ego fly, in ethereal zones where air is rare and Love, unconditional Love transcend it. Everything has changed! Love revolution now!

Patrice et Chloé


I met some new musicians, Jean-Paul Tendeng, best known as Longenza, is tall, as his name tells. He has a deep bass voice, and sings since his early childhood in choirs. He’s a good traditional drummer too, and can sing while playing. He’s living next door, so he comes very often to the red little house.

I bought some percussion instruments, 3 bougarabou Diola hand drums, and Richard Tendeng had put together a specially well-designed metallic structure to hold it. Then we sing together with Joel and Longen, on Diola rhythms, I don’t get the whole thing, I’m humming or I repeat words I don’t understand. That’s good this way; I have time for that!

Longenza


Then Joel has gone to the king traditional annual festival to represent us and came back with strong images. The king knows everything, he ask for us to sing positives messages.

I met Viviane Tendeng, she wasn’t very hurry to come here, too many sad stories with fake musicians, but true bad guys. She came and I understood, she’s very pretty, and very attractive. We didn’t talk much, I love her voice solid and frail at the same time, it touches my heart! We sung along with joy, then we lunched and laughed, she’s now a part of the family.We have started to record, and the experience itself is a savored, warm and nourishing moment. Everything has changed, the filter of Love is allowing us to see the real dimension of life, doing is more important than results, and peace is our natural home. “This house is special, you see, good people are coming everyday, that’s a very good sign” said Joel.

Viviane Tendeng

That’s true that we feel peace in this red house, even if it is becoming a bit small. 2 men have come, they asked for the other half of the house still vacant. With neighbors so close, that won’t be the same story, we know it, and we won’t have this possibility to extend no more, so after 2 or 3 days of fake thinking, I decided to take and rent the other half of the house, I phone the owner, and we will get in it next month.

This month, I was happy to work with Maaike Cotterink, a smart, smiling, and dynamic Dutch young lady from the PECCS program (see the former post). She’s very helping, with her we wrote my best presentation ever, and I was proud to send it. She’s the perfect coach I needed, to help me to transmit and explain what I intend to do.

What was boredom before had become a new experience, a new opportunity. Major changes are going on right now. We’re blessed; this is bliss. “Happiness only real when shared.” Christopher McCandless



9.12.2009

un petit voyage qui mène loin

Je suis de retour d’un petit voyage qui m’a mené loin. J’avais plusieurs rendez-vous avec plusieurs messagers. Chacun avec son message particulier, chacun est important, tous me pointent du doigt. J’ai rencontré de nouvelles personnes, et d’autres que je connaissais déjà, et alors je suis resté seul un instant, j’ai éclairé quelque zone sombre que je me suis efforcé de regarder en face. Il est temps maintenant de se jeter à l’eau, temps d’accorder les belles phrases à la vie réelle, de devenir enfin ce que je prétends être, l’heure de vérité.

Les nouveaux messagers parlent de création, de réalisation, de détermination, et d’action. La 1e est une femme française charismatique qui semble sortir d’une mythologie moderne. Elle est tellement présente qu’elle rayonne. C’est une artiste, une chanteuse, une actrice, a une fine plume et un regard affûté ; elle a parcouru le monde et rencontré des hommes remarquables. Elle se nomme Chloé MONS, ça sonne mythologique non ? Quoi qu’il en soit, notre communication est tellement naturelle que c’est aussi troublant qu’une sensation de déjà-vu. Avec juste quelques mots inattendus lancés spontanément, elle a déjà confirmé que certaines options que j’ai choisies sont bien les bonnes, et j’ai instinctivement confiance en son jugement.

www.chloemons.com

Chloé Mons Photo : Delphine Kreuter

Le deuxième messager est un homme charismatique lui aussi, grand et mince, sans âge, et plein d’énergie, il est habité par son rêve et sa vision. Il se nomme Gérard CHENET, il est haïtien, poète, écrivain, sculpteur et bâtisseur. La lumière de son regard doré est pénétrante mais bienveillante. Ce grand homme a accompli beaucoup de choses. Il a construit l’ « Espace Sobo Badé », un lieu qui réussit une symbiose entre tourisme et art, à 50 Km de Dakar au bord de la mer, dans une architecture très personnelle et inspirée. www.espacesobobade.com Il relève un nouveau défi, il est sur le point de finir de bâtir un nouvel espace culturel pour produire des événements professionnels de haute qualité. Je suis allé visiter le chantier très avancé, et c’est un fantastique petit royaume au milieu de la brousse luxuriante en cette saison, de ce paysage vallonné. La scène est un vaste cercle, ample et profond, avec 2 balcons suspendus de part et d’autre, toujours dans cette architecture qu’il améliore sans cesse. Gérard est un exemple et une source d’inspiration pour moi. Il me montre qu’on peut réaliser ses rêves les plus ambitieux.

Gérard Chenet Photo : www.arts-are-essential.org

J’ai déjà rencontré le 3e messager. Notre projet vient juste d’être sélectionné par le PECCS. C’est un programme financé par l’Agence Espagnole de Coopération Internationale au Développement (AECID), et dirigé par INTERARTS, une fondation privée espagnole basée à Barcelone, et l’Association des Métiers de le Musique (AMS), une des plus importantes organisations professionnelles du secteur culturel du Sénégal.

Ce programme a déjà été expérimenté en Amérique latine. Nous allons être encadrés et conseillés sur les questions juridiques, de gestion, et la recherche de financements. Nous sommes mis en réseau avec des organisations qui travaillent dans des domaines complémentaires, producteurs, managers, tourneurs, vidéastes, photographes, styliste etc. Le message est clair, tient toi prêt à t’y mettre.

La 4e et dernière messagère n’est pas la moindre. C’est une délicate jeune femme, élégante et raffinée, fraîche et vive. Je l’ai déjà décrite et parlé d’elle dans un article précédent, je l’appelle Miss Willis. Elle m’a invité à prendre mes responsabilités dans tous les aspects de ma vie, et je lui en suis très reconnaissant. Ça n’a pas été facile bien sûr, mais j’ai combattu mes peurs et mes résistances, et je me sens beaucoup plus libre maintenant, donc plus fort. J’ai découvert que l’engagement libère ; je suis en accord, équilibré, en harmonie. C’est important avant de composer de la musique non ? Merci Miss, merci à tous les messagers.

a little trip that leads far

I’m back from a little trip that led me far away. I had several appointments with several messengers. Each one with his specific message, each one is important, all of them are pointing their finger at me. I met new people, and some I already know, and then I stayed alone for a while, I’ve lighted up some dark zone I was forced to face. Now it’s time for the real thing, time to accord the nice sentences with true life, to become at last what I’m claiming to be, the moment of truth.

The new messengers are talking about, creation, realization, determination, and action. The 1st one is a charismatic French woman that seems to come from a modern mythology. She is so present that she irradiates. She’s an artist, a singer, an actress, has a fine writing style, and a sharp look; she has traveled around the world, and met remarkable people. Her name is Chloé MONS, isn’t it sounding mythological? Anyway our communication is so natural that it’s confusing like a déjà vu sensation. With just a few unexpected words said spontaneously, she’s already confirmed that some options I have chosen are the good ones and I instinctively trust her judgment.

www.chloemons.com

Chloé Mons Photo : Delphine Kreuter

The 2nd new messenger is a tall and thin charismatic ageless man, full of energy, and inhabited by his dream and his vision. His name is Gerard CHENET is Haitian, poet, writer, sculptor, and a builder. The light of his golden eyes is penetrating but benevolent. This great man has accomplished many things. He has built the “Espace Sobo Bade” which is a place that combines art with tourism, 50 km away from Dakar by the sea, within a personal and inspired architectural style. www.espacesobobade.com He has a new challenge, he’s on the verge of finishing the building of a new cultural complex for professional artists performances. I went to visit the advanced building site, and it’s a fantastic little realm in a middle of the luxuriant bush, on this rainy season, of this undulating landscape. The stage is a huge circle large and deep, with 2 balconies suspended on each side, always with this particular architectural style that he still keeps on improving. Gerard is an example and a source of inspiration to me. He shows me that we can fulfill our more ambitious dreams.

Gérard Chenet Photo : www.arts-are-essential.org

I have already met the 3rd messenger. Our project has just been selected by PECCS, a program financed by the Spanish Agency for International Cooperation for Development (AECID) and run by INTERARTS a private Spanish agency based in Barcelona, and AMS one of the most important Senegalese professional organization in the cultural field. This program has already been experimented in Latin America. We will be helped and advised for the legal aspects, the management, and the financial research aspect. We are networked with complementary people that work in production of events, touring, booking, videos, communication and photo. The message is clear, get ready to do it.

Last but not least, the 4th messenger is a delicate young woman, elegant, fresh and smart. I have already described and talked about her in a precedent post, I call her Miss WILLIS. She invited me to take my responsibility in all the features of my life, and I gratefully thank her for this. Of course it haven’t been very easy, but I fought my fears and my resistances, and I feel much more free now, stronger then. I discovered that commitment can help to totally free us, and now I feel clean as we say here, in tune, balanced, harmonized. It’s important before composing music isn’t it? Thanks to her, thanks to all the messengers.

8.01.2009

Bolo, Atou, Lalo fr



La petite maison rouge jadis si déserte n’a perdu ni sa paix ni sa sérénité, mais elle est maintenant pleine de vie. Mon cousin, Charles « Bolo » Gomes nous a enfin rejoint récemment. J’étais déjà en train de lui parler de cette éventualité, il y a 3 ans, je suppose que c’était devenu pour lui un rêve inaccessible. Bolo est né, il y a à peu près 25 ans, pas très loin de Zig en Guinée-Bissau à Cacheu ; il est le fils aîné de mon oncle. Quand je l’ai rencontré pour la 1e fois en 2002 c’était un jeune garçon très sportif, aimant la chasse, grimper aux arbres pour prendre les meilleurs fruits et le football. 3 ans plus tard, il se blesse dans un match de foot, et sa jambe droite est sérieusement touchée. Il reste trop longtemps avec cette sale blessure, et arrive trop tard à l’hôpital régional de Ziguinchor, puisqu’il perd finalement cette jambe. Il reste un peu à Zig et part à Dakar où nous avons beaucoup plus de famille. Il apprend le wolof, un peu de français et trouve un job de nuit très mal payé, qui ne lui permet pas de louer sa propre chambre. Maintenant il est ici avec nous, heureux d’avoir quitté une ville qu’il n’aime pas, désireux d’apprendre.

Charles "Bolo" Gomes

La vie dans cette maison est vraiment agréable, Maman a toujours le sourire, Joël aussi, et maintenant Bolo, on a l’impression d’être dans la QG d’un gourou allumé c’est vrai, mais c’est tellement cool que je suis ravis d’y prendre part.

Nous sommes toujours en train de tester du matériel et je montre à Joël comment les synthés fonctionnent. Ça prend du temps ; il a beaucoup d’informations à apprendre qui sont importantes pour les scènes à venir. C’est pas marrant, plutôt frustrant, mais important, peut-être encore 1 ou 2 semaine de cet acabit.

Notre désir grandit.

Au fait, ma main est maintenant complètement opérationnelle ; même si elle n’a pas encore recouvré son aspect initial.

Atou a fabriqué une table de travail spécialement conçue pour nos besoins et notre portefeuille, heureux de participer.

"Atou" Patern Tendeng


Papisco passe nous voir de temps en temps, et nous fait rire avec ses histoires et sa façon de les raconter. Nous sommes allés dans son studio la semaine dernière et nous avons travaillé sur une de ces chansons. Ce mec a quelques chauds morceaux prêts à être dégustés.

Je viens de faire la connaissance d’un très bon batteur nommé Lalo Cissokho, probablement un mandingue ; le temps des répétitions n’est pas encore venu, mais c’était plaisant d’improviser avec lui et Joël. Il est de Zig, mais il vit à Dakar. J’aimerais qu’il puisse rester…



Bolo, Atou, Lalo en



The red little house once so deserted has not lost neither its serenity nor its peace but it’s now full of life. My cousin, Charles ‘Bolo’ Gomes has joined us lately at last. I was talking with him about this issue 3 years ago, for him it has become an unreachable dream I guess. Bolo was born about 25 years ago, not so far from Zig in Guinea-Bissau in Cacheu. He is my uncle’s elder son. When I 1st met him in 2002 he was a very sporting young lad, keen on hunting, climbing trees to get the best fruits, and football. 3 years later, he got wounded in a football game, and his right leg got badly injured. He stayed much too long with this bad wound, and arrived to regional hospital of Ziguinchor too late as he finally lost that leg. He stayed a bit in Zig then left in Dakar where we have much more family. He learned Wolof, a bit of French, and got a very badly paid job nightshift, that was not enough to rent his own room. Now he is here with us, happy to have left this city he couldn’t bare, eager to learn.

Charles "Bolo" Gomes

Life in this house is truly nice, Mama is always smiling, and so does Joel, and now Bolo, it seems we’re in some crazy guru headquarter that’s true but it’s so cool that I’m glad to be a part of this.

We are still testing things and I show Joel how the synths work. It takes time; he has to learn a lot of new information that are crucial for the next coming live shows. It’s not very funny, rather frustrating, but has to be done, may be 1 or 2 weeks of these before going further to the next step.

Our desire is growing.

By the way, my hand is fully operational now; even if it hasn’t recovered its former look yet.

Atou has made a nice table specially designed for our needs and our wallet, happy to take part.

"Atou" Patern Tendeng

Papisco comes to visit us from time to time, and makes us laugh with his stories and his way to tell them. We went to his studio with Joel last week and we worked on one of his songs. This guy has some hot tracks ready to be followed.

I have just met a very good drummer named Lalo Cissokho, probably a Mandingo; it’s not time for rehearsal yet, but it was fun jamming with him and Joel. He’s from Zig but lives in Dakar. I wish he could stay…



7.10.2009

Joel, Mama and Papisco

When I first came to visit Ziguinchor for this project on June 2005, I met Germain Coly that was at the head of the Cultural Center of the town. He told the artists about my intentions, and the word was spread amongst the artist’s community of Casamance and beyond. In Dakar, Joel Bassene, a musician born in Casamance in a Diola village heard about it, and was bewitched by this project. He left everything in Dakar and came to Ziguinchor to meet me ignoring that I had flown back to Paris France. It has been awkward moments to live for Joel, but after several months, he finally got the money to get back to Dakar. This is where I met him in December 2008; I was very moved by this story, and impressed when he told me that he was ready to come along once again. I told him to wait for the equipment arrival; I guess I’ve found my Sancho Panza…



Joel Bassene's arrival


He finally arrived in Zig 2 weeks ago, exhausted by his trip by bus.

He ‘s quite known in town, he knows all the musicians, and the DJs, and the sound engineers, and the bar owners in the region. I discovered that he is much more than a Sancho Panza to me; his good-looking wife Mama manages the house and the meals. With Joel’s arrival, a new period has started, a period of closeness and companionship.



Joel and Mama


One of the following mornings I woke up braced as tight up as Cupid’s bow. I dreamt of a northern transfigured Saraswati, golden hair and transparent veils floating in the wind, she was strumming the strings of her instrument singing country songs. But my poor right hand, can’t stroke any goddess nor any woman. I caught some kind of pox that makes my forearm looks like a disgusting germinating red potatoe; I got weak and feverish.


potatoe hand


Fortunately, Joel brought a friend of him, called Papisco Sagna. This little guy has a smart smile, he spends his days in his home studio, repairing stuff and doing mixes, and he spends his nights with genies. He comes very often in the red little house, has fixed up a couple of things and prescribed me a vegetal powder and a stinking mixture to heal my forearm. I have no fever any more, and my hand has become less swollen. I really like this young man, I find him fascinating, he has put lucky charms throughout the house.



Papisco Sagna


Day by day we test more and more of the equipment that seems to work so far. The house is losing his empty Zen look, to adopt a new style. We’ll see what it is going to be.





Joel, Mama et Papisco





Quand je suis venu pour la 1ère fois visiter Ziguinchor pour ce projet en Juin 2005, j’ai rencontré Germain Coly qui dirigeait le Centre Culturel de la ville. Il parla aux artistes de mes intentions, et le mot passa à travers la communauté artistique de Casamance et même au-delà. À Dakar, Joël Bassène, un musicien né en Casamance dans un village Diola eut vent de cette histoire et en fut enchanté. Il laissa toutes ses activités à Dakar et vint à Ziguinchor pour me rencontrer ignorant que je m’étais déjà envolé vers Paris. Joël a vécu alors des moments assez pénibles, mais après quelques mois, il a pu réunir la somme pour retourner à Dakar. C’est là que je l’ai rencontré en Décembre 2008 ; j’étais très touché par cette histoire, et impressionné quand il m’a dit qu’il était prêt à repartir. Je lui ai demandé d’attendre l’arrivée du matériel ; je crois avoir trouvé mon Sancho Panza…


l'arrivée de Joël

Il est finalement arrivé à Zig, il y a 2 semaines, épuisé par son voyage en bus. Il est assez connu en ville, il connaît tous les musiciens, les DJs, les techniciens et les patrons de bar de la région. J’ai découvert qu’il est bien plus qu’un Sancho Panza pour moi ; sa jolie femme Maman, s’occupe de la maison et des repas. Avec l’arrivée de Joël, une nouvelle période a commencé, une période de cohabitation et de compagnonnage.


Joël et Maman

Un des matin suivants je me suis réveillé tendu comme l’arc de Cupidon. J’avais rêvé d’une Sarasvatî nordique transfigurée, cheveux dorés et voiles de mousseline au vent, elle était en train de gratter les cordes de son instrument en chantant des chansons country. Mais ma pauvre main droite, ne peut plus caresser aucune déesse ni aucune femme. J’ai attrapé une sorte de vérole qui a transformé mon avant-bras en une dégoûtante pomme de terre rouge germinante et purulente ; j’étais faible et fébrile.


la main en patate

Heureusement, Joël a amené un ami à lui, appelé Papisco Sagna. Ce petit personnage au sourire malicieux passe ses journées dans son home-studio à réparer des trucs et à faire des mixes, et il passe ses nuits avec les génies. Il vient très souvent dans la petite maison rouge, a déjà réparé 2 ou 3 appareils et m’a prescrit une poudre végétale et une mixture puante pour me soigner l’avant-bras. Je n’ai plus de fièvre, et ma main a désenflé. J’aime vraiment ce jeune homme, je le trouve fascinant, il a truffé la maison de gris-gris protecteurs.


Papisco Sagna

Jour après jour nous testons de plus en plus de matériel qui semble marcher jusqu’à présent. La maison est en train de perdre son aspect de vide Zen pour adopter un nouveau style. Nous verrons à quoi cela va ressembler.



6.27.2009

épique et kilogrammes 3



« Ah elle bien cette maison » ! dit Amison, Pascal hoche la tête. À l’instant présent, pour moi, c’est la meilleure qui soit, si paisible ! et Ziguinchor si accueillante, si nonchalante, si salutaire ! Après un vrai bon repas et une sieste méritée, nous sommes assis près du sol devant la maison d’Asper où Amison va passer la nuit. C’est le soir ; je fais la connaissance de Patrice Mendy qui est chargé de distribuer les bagages destinés à Ziguinchor, les miens inclus. Beaucoup de garçons de notre génération ont été appelés Patrice grâce à Patrice Lumumba. Il est 20h00 ; Asper a appelé du camion en disant qu’ils sont bloqués au pont, à l’entrée de la ville. Pascal est en train de rire : « Il sait comment passer rapidement, je lui ai donné l’argent pour ça, tout est en règle, c’est tout ! pas de rallonge » ! La nuit est là ; après un plat copieux dans le restaurant de Binta nous finissons la soirée dans un bar à la mode près du stade. Bonne musique, pas trop fort, mais nous n’avons rien à dire. Amison, l’homme fort est parti dans un taxi avec une ombre mystérieuse. Nous sommes 3, Pascal, Patrice Mendy et moi, déjà 2 bières. Le téléphone de Pascal est en train de chanter le tube d’Americo Gomes » « Mstisio ! », « rentre au pays ! », c’est Asper au téléphone, il a passé le check point et il veut décharger le camion maintenant ! Il est à peu près 21h00 ; « Ok, comme tu veux » dit Pascal « mais sans moi ». On pourrait le faire demain à la lumière du jour, mais non. Je suis content d’avoir fait cette traversée avec Pascal ; c’est un samouraï moderne, un chevalier, il a du panache. Le matériel est sur le point de passer la nuit dans une cour intérieure, à la belle étoile mais nous sommes placides, confiants. 22h00 ; nous achevons cette soirée qui n’a jamais vraiment commencé, rendez-vous demain à 8h00 chez Asper.

Mercredi le 17, 9 :00 ; nous sommes devant la maison d’Asper, le camion est plein des bagages destinés à la Guinée-Bissau. Pascal Amison et Asper continuent leur chemin vers le sud, dans le camion. Je reste avec Patrice Mendy, nous attendons un autre camion qui va transporter les bagages à travers Zig. Le camion est là, nous chargeons une fois de plus, j’ai les yeux partout, mon wolof est fluide, action ! le camion est chargé, et nous sommes dedans, direction la petite maison rouge. On y est, je descends du camion, les voisins sont là et regardent délibérément la scène. Nous avons commencé à décharger mes affaires et à les emporter directement dans la maison, les enfants du quartier se joignent à la fête, je vérifie qu’ils ne portent pas de choses trop lourdes, ils sourient, et répètent mon prénom en formant une joyeuse farandole. C’est fait ! C’est dans la maison ! Mon anniversaire tombe un 17, un nouveau ? Dans la soirée, la pluie libératrice tombe abondamment dans un vent orageux très rafraîchissant.







what a battle! 3



“Oh it’s a cool house!” Amison says, Pascal has nodded. Right now, for me it’s the coolest ever, so peaceful! And Ziguinchor so welcoming, so nonchalant, so healing! After a good real meal and a deserved nap, we’re sitting low in front of Asper’s house where Amison will stay for the night. It’s evening time; I’m meeting Patrice Mendy who’s responsible to dispatch the luggage for Ziguinchor mine included. Many boys of my generation were named Patrice because of Patrice Lumumba. It’s 8:00 pm; Asper has called from the truck saying they are blocked at the bridge at the entry of the town. Pascal is laughing: “He knows how to pass quickly, I gave him the money for that, every thing is clean, that’s it! No refill!” The night is there; after a generous dish in Binta’s restaurant we’re finishing the evening in a trendy bar near the stadium. Good music, not too loud, but we have nothing to say. Amison, the strong man, have left in a cab with a mysterious shadow. We are the 3 of us Pascal, Patrice Mendy and I, 2 beers already. Pascal‘s phone is singing the Americo Gomes hit, “mtsis” “go back home”, it’s Asper on the phone, he has passed the checkpoint and he wants to unload the truck right now. It’s about 9:00 pm; “Ok as you wish” said Pascal, “go ahead but without me”. We could have done it tomorrow in daylight but… I’m proud to have shared this ride with Pascal; he is a modern samurai, a knight, he has panache. The equipment is about to stay all night long in a courtyard under the stars but we’re phlegmatic, confident. 10:00 pm; we’re killing the evening that hasn’t started actually, Rendezvous tomorrow at 8:00 at Asper’s.

Wednesday The 17th, 9:00 pm; we’re in front of Asper’s house, the truck is full up with the luggage for Guinea-Bissau. Pascal, Amison and Asper are following their way southbound, in the truck. I’m staying with Patrice Mendy; we’re waiting for a new truck that will transport the luggage all over Zig. Truck is there, we’re uploading again, my eyes are everywhere, my Wolof is fluent, action, truck is loaded, and we are in, heading to the red little house. Got there, I go down the truck; neighbors are there too, deliberately watching the scene. We have start to unload my stuff and carry it directly in the house, children of the neighborhood have join the party, I’m checking they ‘re not handling too heavy boxes, they smile, shouting my first name and forming a happy farandole. It’s done! It’s in the house! My birthday is a 17th, is it a new one? In the evening the liberating rain is pouring heavily in a stormed refreshing wind.