2.20.2009

too shy shy fr












Mi-février, ça fait maintenant un an que je suis au Sénégal. C’est le moment de jeter un œil derrière. Février 2008 j’atterris sur la piste de l’aéroport Léopold Sedar Senghor à Dakar, plein d’enthousiasme, heureux d’avoir atteint cette étape. J’étais satisfait de mes achats d’instruments de musique, mon crédit bancaire était confortable, je ressentais la douce euphorie que j’avais déjà éprouvé enfant, le dernier jour d’école avant les grandes vacances d’été. Rien n’était alors consommé, tout est possible. Je me souviens avoir été très troublé quand encore enfant, je vis à la télé un grand voyageur raconter que le meilleur moment de ses périples était l’attente dans l’aéroport avant de partir. Ce n’était pas la première fois que je venais dans ce pays bien sûr, mais c’était la première fois que je quittais la France pour longtemps, la première fois que j’allais m’éloigner de mes enfants pour longtemps. Mes habitudes, mes références, mes codes, mes standards, mon sens de l’humour, sont européens ou occidentaux et j’étais sur le point de les confronter à une autre réalité et de sonder leur fondation. Au début j’ai partagé la chambre de mon cousin dans un cartier ouvrier pendant presque 2 mois. Je connaissais déjà cet endroit et beaucoup de gens sur place. Les gens me voyait comme un halluciné complètement speedé qui courait les rues toute la journée d’un bureau à l’autre. « Grand, si tu te reposes pas un peu, le soleil va te tuer ! ». J’étais alors en train d’essayer de régler ma situation de résident étranger, et ça m’a pris tellement de temps que j’ai compris alors que mener le projet à bien allait être un combat sans merci. Les temps qui ont suivi n’ont pas démenti. 10 mois à Dakar ! J’avais l’impression de faire mes classes avant d’être envoyé au combat. J’ai d’abord haïe toute la ville, trop peuplée, trop polluée, trop sale, pleine de crasse et de mauvaises odeurs, avec les pires poseurs jamais rencontrés. Il y a ici beaucoup plus de voitures de luxe dans la rue qu’à Paris, de grosses bagnoles américaines presque obèses, presque des minicars, d’énormes Hummer très gourmandes en essence, roulant sur des routes épuisées, pleine de trous et de mendiants. J’étais pressé de partir ; je suis resté. J’ai vu la vie dure : le chômage à grande échelle, la corruption, la violence, les sales maladies, les mensonges de tous les jours pour obtenir un peu d’argent, j’ai vu des vols et la réponse brutale de la justice de rue. Et j’ai vu la civilisation, les valeurs fondées sur la nature, le courage, l’aide mutuelle, la grande fierté, la force mentale, la volonté, le don de soi, et une foi profonde dans la vie et les dieux. J’ai beaucoup appris et j’ai presque aimé ça.

 

Dakar a été pour moi comme un purgatoire, un mélange de 2 mondes, le Nord et le Sud qui se battent en permanence, qui se jalousent mutuellement. Ici à Ziguinchor, un nouveau chapitre a commencé. Je dois admettre que mon séjour à Dakar me sert beaucoup aujourd'hui, en ce qu’il m’aide à me fondre rapidement dans la ville. Ici l’Europe et la France sont très loin. Ici les gens n’ont pas de montre, mais ils ont le temps et j’essaie d’apprendre d’eux à ne plus courir après le temps mais à m’en faire un allié.

 

La vie m’a fait une surprise en cette période particulière d’anniversaire. 3 anciens camarades de classes que je n’ai pas revu depuis des lustres m’ont contacté séparément. Tous les trois étaient dans la même classe, la dernière de ma scolarité avant de me jeter dans le tourbillon de la vie. Bizarre ! Chacun avec son propre message. Je reçois d’abord un e-mail de la part de Lilymaya sur myspace, étrange surnom qui combine les symboles du pouvoir et de l’illusion. Lily était d’entre nous l'une des plus brillantes. Je l’aimais beaucoup bien qu’un peu impressionné et timide vis-à-vis d’elle. Elle a récemment gagné son combat contre le cancer. C’est maintenant une très belle femme, rayonnante, le même œil moqueur avec une touche générale de sérénité en plus. Photographe, elle expérimente aujourd’hui le petit bonheur quotidien, j’imagine qu’elle s’en sort plutôt bien comme d’hab. Pendant que j’étais en train de rêver que la foi dans la vie était peut-être la clef, elle l’avait déjà réalisée.

Le lendemain, un nouveau message sur myspace cette fois de la part de Christian, une des figures de la classe, il était joyeux et communicatif. J’ai été très heureux de reconnaître la pureté de son sourire, il n’a pas beaucoup changé, a gardé toute la fraîcheur de sa jeunesse et semble heureux dans son travail. Il est maintenant animateur à Radio France, il vit à la Réunion, mais lui aussi à la croisée des chemins de sa vie, il a de nouveaux projets et un nouvel amour.

La dernière et non la moindre, Nathalie m’a écrit hier soir, et j’en éprouve encore beaucoup d’émotions, elle était l’amour de mon adolescence. Elle était très jolie ; elle adressait toujours son sourire timide à tout le monde, quelqu’un de bien. Je me souviens l’avoir invité à voir un film au cinéma. J’étais tellement heureux après son oui que j’étais presque en lévitation. Nous avions passé un merveilleux moment tous les deux sur les champs Elysées, mais j’étais trop timide pour aller plus loin. Passionnée et intense cette relation demeura platonique, l’histoire de ma vie. J’ai reçu un autre e-mail d’elle ce soir, où elle me dit qu’elle éprouvait les mêmes sentiments pour moi, too shy shy, hush hush, eye to eye disait le tube à l’époque. Elle a maintenant deux enfants de 15 et 19 ans et travail dans la fonction publique dans le sud de la France. Mais la chose la plus mystérieuse est qu’elle ne soit connectée à l’Internet que depuis peu, et le premier jour où elle surfe est le jour où je créais ce blog… Bizarre, bizarre ! La confiance en soi et la foi dans la vie est la clef c’est sûr, message reçu. Je suis resté fidèle à ma vocation mais je dois maintenant avoir une  totale confiance en la vie en l’amour.

 

« Lorsque le mot de révolution a été prononcé trois fois devant quelqu'un et qu'il l'a bien pesé, il peut s'y fier et agir en conséquence. » a dit le Yi king.

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1 commentaire:

  1. fifille a nath' !! c quiii ?!!! aaaaahhh !!!
    maman elle ma bocou bocou mai alor bocou parlé de toiiiii !!! lol !!! maman elle c pa koii d'écrire alors c moii kii écrit !! c biien l'article sur moman !! c biien internet !! euh non enfaite c pa biien parce que les jeune comme vous ( et comme ma mére ) il passe leur temps decu !! je m'appelle lauriane, j'ai 14ans ( préce que 15 ) et d'aprés ma lmére je suis toute en connerie !! lol !! comme je peut pas te parlé sur les e-mail ( parce que elle veut pas trop ke j'y aille ) ben j'écris un comms !! vla je crois que g fini !! @+ !! ravi d'avoir fait ta connaisance !!

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